Filiation

La nature m’offre une filiation avec le monde sensible, une connexion au vivant dans une fascination douce.

« Nous courions dans l’herbe, nous y retrouvions nos amis. Parfois, je me laissais tomber dans le lit de verdure
et je contemplais le ciel. 
On aurait dit que la carte de toute la création était tracée là-haut et, distraite du rire des autres enfants, je basculais dans une immobilité que j’aspirais à maitriser. Là, il était possible d’entendre une graine se former, d’entendre l’âme se replier comme une nappe blanche. » 

Patti Smith

« D’une étroite fissure dans l’asphalte émergent quelques brins d’herbe dessinant un sillon de verdure dans l’étendue anthracite. Cette pulsion de vie qui jaillit aux environ de la mort. L’herbe est une plante si ordinaire qu’il est rare qu’on lui prête une telle attention, qu’on se penche ainsi sur elle. En filmant de si près ces interstices herbeux, Resnais donne même l’impression que, mue par une vitalité surnaturelle, c’est l’herbe qui a lézardé le sol. La folie de ces petites pousses d’herbe est précisément de n’être pas à leur place. On serait d’ailleurs bien en peine de dire qu’elle est leur place exacte, et c’est en cela qu’elles nous préservent de l’érosion collective qui guette. L’herbe pousse ou elle veut, elle est une plante de peu. »

Cahier du cinéma- Avril 2019 « les herbes folles » d’Alain Resnais.

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LYON

Cécile RAVAULT

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